La méthode de double éclairage : éclairage d'une source littéraire par une source philosophique et inversement. L’éclairage n’est pas le même dans les deux sens : lorsque je prends une source littéraire pour aller vers la philosophie, je vais du sensible au concept ; lorsque je prends une source philosophiques pour analyser un texte littéraire, je vais, au contraire, du concept au sensible. Rappel de Kant,
Critique de la raison pure, Logique transcendantale : « des pensées sans contenu sont vides, des intuitions sans concepts sont aveugles ». Lorsqu’on travaille à réaliser ce « double éclairage », il est possible de trouver un élément intermédiaire de dialogue dans les sciences humaines. Méthode de Prodicos, le sophiste, auteur d'une « synonymique » qui « avait pris pour tâche de réunir les mots de signification voisine et de les distinguer les uns des autres en notant d’une manière précise les nuances de sens qui les séparaient » (Gomperz). Exemple de l'application de la méthode de Prodicos avec Dilthey et sa célèbre distinction entre « expliquer » et « comprendre » (pour une présentation de ce débat, voir : Karl-Otto Apel,
Expliquer-comprendre, la controverse centrale des sciences humaines [1979], Cerf, 2000). Réponse aux questions : introduction à la problématique du « deviens ce que tu es » de Nietzsche à travers une question portant sur « la réalisation de soi ». La question du « deviens ce que tu es » reprise, dans le cadre de la méthode de double éclairage.
À la recherche du temps perdu, est aussi un roman sur la quête de soi ;
Être et temps, de Heidegger, problématise cette question (explicitement au § 31, de façon moins explicite mais tout aussi importante à travers la distinction centrale entre « authenticité » et « inauthenticité »). On s'installe donc entre ces deux œuvres pour réaliser un double éclairage. Le problème du narrateur dans
La recherche. L'œuvre littéraire conçue comme « recherche de grandes lois ». Que sont ces « grandes lois » ? Exemple de l'une d'entre elles : c’est en comprenant autrui qu’on comprend les nations. C’est en comprenant Albertine que le narrateur comprend l’Allemagne. Mieux même : qui ne comprend pas l’un ne peut comprendre l’autre. Il est clair que cette règle ne s’applique pas au seul narrateur mais qu’elle vaut aussi pour l’écrivain Marcel Proust car si tel n’était pas le cas elle ne serait pas présentée comme une vérité. Présentation du champ de recherche de la psychologie politique (
political psychology)
à travers la lecture commentée de l'article
Narrative as a Root Metaphor for Political Psychology (paru dans
Political Psychology, Vol. 33, No. 1, 2012), de Phillip Hammack et Andrew Pilecki. Article disponible en traduction française (
ici) : « l’idée de narration est de plus en plus appliquée aux questions liées à la psychologie politique. Dans cet article, nous
avons suggéré que la narration représente une métaphore fondamentale pour la discipline de la psychologie politique. »