Weekly outline

  • Résumé

    Ce cours analysera les rapports entre phénoménologie et anthropologie. Nous partirons de l'anthropologie et de son histoire pour délimiter le territoire d'une réflexion sur l'homme telle qu'elle s'est constituée à la fin du dix-neuvième siècle, dans le sillage de l'œuvre de Darwin. Nous montrerons comment ce courant de pensée a, très tôt, intéressé certains phénoménologues qui ont tenté d'élaborer une anthropologie phénoménologique. Mais nous montrerons aussi que, parallèlement à ce courant, se développe une anthropologie culturelle qui culmine avec l'anthropologie structurale de Lévi-Strauss qui donne naissance au structuralisme. Or, c'est principalement autour de l'opposition entre structuralisme et phénoménologie que se nourrit la réflexion philosophique de l'après Second Guerre mondiale. On analysera cette opposition avec soin pour saisir ses enjeux tant philosophiques qu'institutionnels et politiques.

    Télécharger Être et temps de Martin Heidegger

    Site Tanneurs, salle TA 113, le vendredi de 14.00 à 18.00 (21/1, 28/1, 4/2, 11/2, 25/2, 4/3, 11/3, 25/3, 1/4, 29/4, 6/4). Présentation : ici

    • 21 janvier

      Présentation générale du cours. Cheminement des thématiques anthropologiques et phénoménologiques et leur rencontre dans le livre Être et temps de Heidegger. Présentation de ce livre et de sa place dans l'histoire de la philosophie. La lecture de Être et temps par Husserl (dont Heidegger est l'élève et le successeur comme professeur à l'Université de Fribourg-en-Brisgau) et la critique qu'il en propose fondée sur l'idée d'anthropologie. Comment situer Être et temps au sein de l'histoire de la phénoménologie ? Le problème de la traduction d'Être et temps en français. Les diverses traductions disponibles et leurs caractéristiques respectives, en particulier celle d'Emmanuel Martineau (M) et celle de Jacques Auxenfants (A). Les termes-clés de Être et temps : Vorhandenheit (M: à-porté-de-la-main, A: substantialité), Zuhandenheit (M: sous-la-main, A: utilisabilité), Umsicht (M: circonspection, A: vue-pratique). Ce que Heidegger entend par « le problème de l'être » et son lien avec le concept fondamental de la phénoménologie de Husserl : l'intentionnalité. Renvoi à « l'œuvre de percée », les Recherches logiques (RL), publiée en 1900 et 1901, en particulier la sixième RL et, plus spécifiquement encore, le chapitre 6, intitulé Intuitions sensibles et intuitions catégoriales. La notion de double éclairage. Ses déclinaisons et leur importance pour l'analyse phénoménologique.

    • 28 janvier

      Reprise de quelques questions. Retour sur le problème de la traduction à travers les déclarations de Heidegger sur ce point et  autour de trois termes décisifs : Vorhandenheit, Zuhandenheit, Umsicht (ces termes, à côté de celui de Dasein, fixent le "paysage conceptuel" d'Être et temps). La référence au Sophiste de Platon (présente dès l'exergue) : l'absence de réponse à la question du sens de l'être et l'éveil de la question elle-même. Les préjugés qui peuvent faire dévier la question : exemple du préjugé naturaliste ("la conscience est produite par le cerveau donc l'analyse du cerveau nous renseigne sur ce qu'est la conscience"). Pour éviter tout préjugé, il faut tout d'abord s'interroger sur ce qu'est une question. Analyse de la structure de toute question dans Être et temps et repérage des trois moments d'une question Gefragte, Erfragte, Befragte. Examen de ces trois moments sur une question banale. Comment se présentent ces trois moments dans la question de l'être ? Eviter de répondre à la question de l'être de l'étant en invoquant un autre étant : c'était déjà la remarque de Platon. Si on répond à la question de l'être en invoquant un étant, on "rate" la question de l'être, explique Heidegger. Enjeux de la question de l'être. La question de l'être chez Kant, chez Husserl, chez Heidegger. Les trois préjugés qui "figent" ou "neutralisent" (voire disqualifient) la question de l'être : universalité, indéfinissabilité, évidence. Le problème du point de départ du questionnement et l'introduction de la notion de Dasein. Le Dasein est un étant tout à fait particulier : 1) il est toujours le Dasein de quelqu'un, 2) il y va, en lui-même, de son propre être, 3) il a la possibilité de poser des questions et cette possibilité va jusqu'à lui permettre de s'interroger sur lui-même, 4) son mode d'être est l'existence (d'où l'intitulé Dasein).

      Exposés : Être et temps, chapitre 1 et 2 (§ 9-13 : problématique du Dasein) 

      • Par Tom Vaxelaire et Antoun Semaan

    • 4 février

      Quelques questions sur le texte de J. Taminiaux. Précisions sur les liens entre Kant, Husserl et Heidegger. Position de la question de l'anthropologie. La distinction entre la sensation et la perception chez Kant et le recours à la notion d'a-priori transcendantal pour en rendre compte. L'éloge paradoxal de Husserl à Kant dans son cours Philosophie première de 1924 (année du bicentenaire de la naissance de Kant) : la phénoménologie s'est élaborée contre Kant mais a retrouvé certains de ses résultats. Reprise du terme de "transcendantal" par Husserl avec un nouveau sens : description de la sphère des actes constitutifs des objets de conscience. Cette description est ouverte. Elle est même toujours conçue, par Husserl, comme une tâche infinie. Ce n’est donc pas l’équivalent d’une connaissance a-priori. Pour Husserl, dire qu’il existe un a-priori transcendantal revient à dire que cette connaissance a-priori nous est donnée en tant que nous appartenons à l’espèce homme. L’a-priori transcendantal, tel que le conçoit Kant, est une donnée anthropologique. C'est aussi la critique qu'il adressera à Être et temps : « Heidegger fait passer la clarification phénoménologique sur le plan anthropologique ». Identification du malentendu portant sur le caractère « anthropologique » des analyses d'Être et temps (Heidegger parle même d'un contresens à ce sujet). Le livre développe une « situationologie » (réflexion sur la situation de l'homme ; on pourrait parler d'un "situationnisme" si le terme n'avait pas été utilisé dans un autre contexte) et non une anthropologie : sur les positions de Heidegger vis-à-vis de l'anthropologie, voir l'article de J-C Monod sur le site du département. Examen des liens et des différences entre situationologie et anthropologie. Commentaire du § 25 d'Être et temps où Heidegger définit son approche par rapport de Husserl de façon particulièrement claire. Introduction à la question des modes d'être authentiques et inauthentiques du Dasein. La notion de « on » et son importance pour la problématique de l'authenticité. Que signifie que le Dasein ne soit pas spontanément lui-même et qu'il ait à se conquérir ? Importance de cette innovation dans l'histoire de la philosophie. Reprise de ces thèmes dans le champ de la psychiatrie et de de la réflexion psychanalytique par Ludwig Binswanger.

      Exposés : Être et temps, chapitre 3-1 (§ 14-18 : monde) et Le concept de monde chez Heidegger par Walter Biemel

      • Par Charlotte Rault et François Guignard

    • 11 février

      La phénoménologie herméneutique commence à partir du « comprendre » et non pas à partir du « connaître » de la phénoménologie eidétique, lequel représentait déjà un progrès par rapport à la logique traditionnelle qui commence à partir du « juger ». Mais que signifie comprendre et comment le comprendre se distingue-t-il du connaître et du juger ?  C’est au § 33 d'Être et temps seulement que sera abordée la question de l’énoncé - qui, donc, loin d’être premier, se trouve maintenant renvoyé au rang de « dérivé de l’explicitation ». Le jugement dont la logique partait est désormais regardé comme une forme de l'explicitation. C’est seulement quand on prétend étendre la notion de jugement propositionnel à la totalité actes de pensée qu’on commet une pétition de principe qui biaise entièrement les affirmations qui en découlent. Juger n'est qu'une partie de la logique qui se déploie dans la sphère totale du penser, explique Heidegger. Le comprendre lui-même n'est qu'un des « moments structuraux » de l'être-au-monde. Ces analyses permettent déjà de pressentir les répercussions qu'elles peuvent avoir sur la notion de vérité qui sera analysée au prochain cours (et qui est développée au § 43 et § 44). En attendant, elles permettent de revenir sur la question qui a enclenché le questionnement : la question de l'être à partir de son histoire dans la métaphysique occidentale. À partir de cette brève rétrospective, on mettra en évidence des relations et des différences entre l'approche phénoménologique et la psychanalyse (deux approches dont le développement est presque exactement contemporain et nées dans le même espace culturel) à partir de l'examen de l'œuvre de Ludwig Binswanger, psychiatre ayant adopté très tôt les thèses de la psychanalyse, ami de Freud, qui s'est tourné progressivement vers la phénoménologie pour développer finalement, sous l'impulsion de sa lecture d'Être et temps, ce qu'il a nommé la Daseinsanalyse, qu'il décrit comme une « anthropologie phénoménologique ». La reprise de la question de l'animal telle qu'elle est présentée dans une conférence que Binswanger présente à ses collègues en 1946 permettra de préciser les notions d'authenticité et d'inauthenticité qu'on trouve dans les analyses d'Être et temps.

      Exposés : Être et temps, chapitre 3-2 (§ 19-24 : espace) et Heidegger et le problème de l'espace de Didier Franck

      • Par Anne Bernard et Alexis Moreau

    • 25 février

      Commentaires sur le texte de Ioana Vultur. Réponse à quelques questions déposée sur le site Syllabus. Reprise du cours. Analyse détaillée des deux derniers paragraphes de la première section d'Être et temps (§ 43 et § 44). Ces deux paragraphes traitent de questions "classiques" de la métaphysique : 1) la question du réalisme et de l'idéalisme et leur opposition (§43) ; 2) la question de la vérité, sa définition (§44). On retrouve ici des thèmes bien connus. Si bien qu'il peut être judicieux d'entamer la lecture d'Être et temps par ces paragraphes, précisément. Ils constituent un point d'entrée privilégié pour un lecteur au fait des discussions métaphysiques traditionnelles. Le § 43, Dasein, phénomène du monde et réalité, est consacré à la mise en évidence du caractère indémontrable de l'existence de la réalité (fondement du réalisme dans un grand nombre de doctrines philosophiques). Heidegger part de la remarque de Kant qui qualifie de « scandale de la philosophie et de la raison humaine universelle le fait que soit encore et toujours manquante la preuve contraignante et éliminant tout scepticisme de l’existence des choses hors de nous » pour conclure : « l e « scandale de la philosophie » ne consiste pas en ce que cette preuve soit jusqu’ici encore en souffrance, mais en ce que de telles preuves soient encore et toujours attendues et cherchées. Le §44 tire toutes les conséquences de ces remarques au point de vue de la définition de la vérité. La définition traditionnelle de la vérité comme « adéquation de l'idée à la chose dont elle est l'idée » est reprise et il est montré que cette définition n'est pas originelle mais qu'elle suppose un caractère plus profond de la vérité qui est d'être dévoilement. Heidegger fait alors le lien entre ce raisonnement et le terme grec aletheia (à l'origine du terme veritas en latin puis vérité en français). Tout ceci conduit à des remarques critiques sur le scepticisme (« il n'y a jamais eu un sceptique conséquent, mais il y en eut d'inconséquents ») et sur l'idée de vérités éternelles.

      Exposés : Être et temps, chapitre 4 (§ 25-27 : autrui) et Lire Être et temps de Heidegger par Marlène Zarader (section correspondant au chapitre 4)

      • Par Benjamin Ravelli et Olivia Stevens-Paul

    • 4 mars

      Quelques remarques sur l'échange entre Lévi-Strauss et les membres de la rédaction de la revue Esprit. Réponse à quelques questions, notamment : « Comment le dasein peut-il comprendre un « Je » dont il ne partage pas le monde ? », question fondamentale de l'anthropologie culturelle. À partir de là, il apparaît que des sens différents du terme « anthropologie » peuvent être dégagés. Deux sens sont explicitement évoqués dans Être et temps (§ 5 et § 10) : l'anthropologie au sens de la théologie judéo-chrétienne (l'homme comme création de Dieu) et l'anthropologie au sens aristotélicien (l'homme comme « animal rationnel »). Le traité Être et temps, de son côté, peut être lu, on l'a vu, comme fournissant les fondements d'une « anthropologie philosophique » (même si Heidegger s'est toujours démarqué d'une interprétation qui limiterait son propos à cette seule visée). Mais le sens devenu le plus courant du terme « anthropologie » (prise au sens de discipline scientifique) n'est pas évoqué dans Être et temps ou est renvoyé à l'ethnologie. Qu'en est-il alors de cette autre signification ? L'histoire de l'anthropologie sera reprise en suivant les indications de Lévi-Strauss, Todorov et Descola. Chez ces trois auteurs, l'anthropologie est définie comme « découverte de l'Autre » (avec une majuscule) et renvoyée, au point de vue de ses questionnements fondateurs, à la découverte de l'Amérique. Enfin, à partir de Darwin, apparaît une autre signification encore du terme « anthropologie » : l'anthropologie biologique (ou physique). On peut donc, au total, identifier cinq significations du terme « anthropologie » : L'anthropologie 1) au sens théologique ; 2) au sens aristotélicien ; 3) au sens de l'anthropologie culturelle ; 4) au sens de l'anthropologie biologique ; 5) au sens de l'anthropologie philosophique. On montera les liens entre ces différentes significations.

      Exposés : Être et temps, chapitre 5 (§ 28-38 : structure du Dasein) et Lire Être et temps de Heidegger par Marlène Zarader (section correspondant au chapitre 5)

      • Par Clara Pajot et Eléonore Aubry

    • 11 mars

      Reprise de quelques éléments relatifs à l'anthropologie biologique. Apparition de l'homme moderne. Théories fondées sur la génétique reconstituant l'évolution de l'homme et ses migrations à la surface du globe terrestre. Réinterprétation de la rencontre des hommes issus de cultures amazoniennes (Nambikwuara, Achuar, etc.). Mise en évidence de l'existence d'au moins une rencontre d'une même type au cours des migrations de Sapiens en Europe où l'homme de Neandertal est installé. Les investigations génétiques de Svante Pääbo ont permis de montrer que Neandertal n'était pas, contrairement à une idée courante, d'une espèce différente d'homo sapiens : des croisement fécond sont possibles. En termes biologiques, Sapiens et Neandertal sont donc des variétés d'une même espèce et non des espèces séparées. Discussion sur le concept d'espèce. Repris des cinq sens du terme « anthropologie » qui ont été identifiés. Examen de l'histoire de l'anthropologie culturelle à partir d'Edward Tylor (Primitive Cultures, 1871). Invention de la notion de primitif. Apparition de l'école dite « française » d'anthropologie culturelle à partir de Durkheim, Marcel Mauss, Lucien Lévy-Bruhl. Ce dernier élabore une notion qui sera fondatrice mais aussi largement critiquée, celle de « mentalité primitive » qu'il définit par deux attributs fondamentaux : son caractère mystique et son caractère prélogique. Bronislaw Malinowski (1884-1942) renverse entièrement les interprétations de Lévy-Bruhl grâce à l'usage d'une méthode d'analyse qui révolutionnera l'anthropologie culturelle : l'observation participante. Il met en évidence le rôle du principe de réciprocité comme fondateur de toute socialité (Les argonautes du pacifique occidental, 1922). La notion est reprise par Mauss dans son Essai sur le don, publié en 1925 et commenté par Claude Lévy-Strauss dans son Introduction à l'œuvre de Marcel Mauss, en 1950, qui peut être considéré comme le manifeste de l'anthropologie structurale.

      Exposés : Être et temps, chapitre 6 - 1 (§ 39-42 : le souci), et Lire Être et temps de Heidegger par Marlène Zarader (section correspondant au chapitre 6)

      • Par Jules Huret et Jérémy Barbier

      Et Être et temps, chapitre 6-2 (§ 44 : la vérité) et considérations sur la traduction d'Être et temps à partir d'une lecture du texte en allemand

      • Par Arthur Noclain

    • 25 mars

      Les fondements de l'anthropologie structurale. On retracera la mise en place des concepts fondamentaux de l'analyse structurale en anthropologie en suivant les remarques formulées par Claude Lévi-Strauss dans quelques textes canoniques, en particulier l'Introduction à l'œuvre de Marcel Mauss (voir dans le résumé précédent) et le premier des articles repris dans le volume intitulé Anthropologie structurale, publié en 1958. L'article s'intitule L'analyse structurale en linguistique et en anthropologie. Il est initialement publié en 1945. On s'attachera principalement à définir les contours de la notion de structure qu'emploie Lévi-Strauss. Que désigne ce terme dans l'anthropologie structurale. On montrera que cette notion est solidaire de la notion d'inconscient. Ces remarques conduiront à soulever deux questions : 1) la notion d'inconscient dont Lévi-Strauss fait usage a-t-elle un rapport, et si oui lequel, avec la notion freudienne d'inconscient ? Ensuite, la notion de structure, dont il est également largement fait usage par Heidegger dans Être et temps, désigne-t-elle des entités semblables dans le cas de Lévi-Strauss et dans celui de Heidegger ? Cette question est abordée directement par Catherine Malabou dans un article qu'elle a consacré à cette comparaison (voir plus bas). Ces deux questions (statut de la notion d'inconscient et statut de la notion de structure dans l'anthropologie structurale) conduiront à engager une généalogie des notions de structure et d'inconscient dans l'œuvre de Lévi-Strauss qui sera abordée à partir de l'examen de quelques extrait de ses travaux : ici.

      Exposés : Être et temps, chapitre 2, partie 2 (§ 54-60 : attestation et authenticité), et Ontologie et temporalité par Jean Greisch (section correspondant à la partie présentée incluant le chapitre 1 de la partie 2 sur l'être-destinalisé-par-la-mort)

      • Par Alix Fontaine, Maryam Kaj et Victor-Come Rouger

    • 1 avril

      Reprise de la question des origines animales de la culture et du langage à partir de l'étude de Ouattara et al. sur certains cercopithèques et les variations de leurs cris d'alerte parfois appelée proto-syntaxe. Analyse des faits et de leur interprétation. Mise en évidence de l'importance prépondérante de l'interprétation dans l'utilisation de ces résultats dans des débats philosophiques. Reprise du texte de Catherine Malabou qui rapproche l'usage du mot « structure » chez Heidegger et Lévi-Strauss. Il est alors possible de montrer le lien entre la notion de structure et la notion du comprendre, même si celle-ci vise des objets très différents dans le cas de Heidegger et de Lévi-Strauss : compréhension du Dasein pour le premier, compréhension des sociétés, pour le second. Question développée dans le cours : la notion de Dasein permet-elle d’éclairer celle de « récit de soi » ? Si oui, en quel sens le permet-elle ? Qu’est-ce que cette notion de Dasein apporte qui resterait inaccessible si elle n’était pas disponible ? Et inaccessible notamment si on abordait le récit de soi à partir de la notion de sujet ? En somme, lorsqu’on se tourne vers la question du récit de soi, quelle différence cela fait-il de partir de la notion de Dasein plutôt que de celle de sujet ?  Il n’est pas exclu, en effet, que le recours à la notion de Dasein soit essentiel au moment où on aborde certaines questions tandis qu’il demeure secondaire lorsqu’on en aborde d’autres. La valeur d’un concept n’est jamais absolue mais toujours seulement relative aux questions qu’on prétend aborder avec lui. On peut donc se demander si ce qui se joue dans le « récit de soi » est rendu plus clair et plus transparent lorsqu’on se place dans la perspective de la notion de Dasein ou si, au contraire, ce dernier concept n’apporte aucune clarté particulière sur un pareil sujet, voire y apporte un surcroit d’obscurité. Cette question est abordée en détail.

      Exposés : Être et temps, chapitre 3 et 4, partie 2 (§ 61-71 : temporalité), et Ontologie et temporalité par Jean Greisch (section correspondant à la partie présentée)

      • Par Abdoulaye Dia et Dobro Yao Mac-Laurrin

    • 29 avril

      Présentation des perspectives offertes à l'issue du Master de philosophie : enseignement, recherche, autres. Présentation par Hadrien Marcy de son sujet de thèse et de ses démarches pour obtenir un financement (contrat CIFRE). Reprise du cours à partir du texte Structuralisme et post-structuralisme, entretien de Gérard Raulet avec Michel Foucault publié dans Dits et écrits, IV. La question des rapports de Foucault à la phénoménologie. Relance de la question par deux publications récentes : Phénoménologie et psychologie (note de cours donnés à Lille édités par Philippe Sabot) et Binswanger et l'analyse existentielle (édité par Elisabetta Basso). Evolution de l'œuvre de Foucault. La notion de « formes de la rationalité » par opposition à la notion de raison. Examen critique d'un commentaire de Judith Butler sur un texte de Foucault dans Le récit de soi, publié en 2003. La question de la post-modernité abordée dans l'entretien. Différence entre la notion d'historicisation de la raison et post-modernité. Les fondements de l'idée d'historicisation de la raison. Le travail de Paul Ricœur, contemporaine de celui de Foucault : différences et points de convergence. Voir l'article de Rose Goetz publié en 2004 sur cette question (ici).

      Exposés : Être et temps, chapitre 5 et 6, partie 2 (§ 72-83 : temporalité et historicité), et Ontologie et temporalité par Jean Greisch (section correspondant à la partie présentée)

      • Par Mathieu De Lucas et Sacha Botton